Nous ne subissons pas une crise… Nous vivons une mutation !


La France se situe face à des mutations importantes : une remise en question du système financier planétaire (la crise, c’est d’abord et avant tout le bruit du changement) ; une remise en cause complète des modèles économiques (européen, américain, mais aussi asiatiques) et leurs nécessaires réinventions (là se posent aussi la place et compétences des élites qui se doivent de permettre cette réinvention, non pas de cristalliser l’immobilisme) ; des atteintes éparses mais multiples et répétées au concept et principes de la démocratie ; la poursuite des phases de mondialisation et dé-mondialisation avec leurs implications géopolitiques et leurs conséquences lourdes en termes de reclassement de puissance (dont les révoltes arabes comme la guerre en Libye sont un temps parmi d’autres) ; une crise du système de décision politico-militaro-diplomatique des pays occidentaux ; et le double constat d’un environnement géopolitique (re)devenu dynamique.
La crise économique, se traduit dans un premier temps par la « renaissance » des Etats, y compris dans la dimension des égoïsmes nationaux. Les objectifs des élites de différents pays ne visent pas à s’intégrer dans une quelconque mondialisation occidentale, mais bien à prendre leur revanche sur l’Occident. Revanche compréhensible, mais qui ne va pas dans le sens d’une mondialisation harmonieuse, ni même d’une diminution du rôle des Etats. Il est notable de constater aussi que la Chine et l’Inde s’arment à marches forcées, alors que dans la période stratégique précédente, la Chine, se sentant à l’écart du monde et de la mondialisation, n’avait pas privilégiée une telle posture de défense. Il s’agit, pour ces pays, de jouer (ou rejouer) sur la scène internationale le rôle que l’Histoire leur doit. Face à cela, nos pays européens ne semblent vouloir développer aucune action, ni même réaction. Là encore, les américains risquent, une fois de plus, d’être les premiers à entrer en « résistance »…
D’abord parce que la France voit sa prééminence au sein de l’Union européenne remise en question. D’autre part, parce que l’Occident dans son ensemble, subit avec violence, la remise en cause d’une supériorité qu’il croyait à la fois absolue et éternelle. L’actuelle phase de mondialisation place la France dans la zone contestée qui ne possède plus ni le monopole de la technologie, ni le monopole du savoir. Plus encore, cette phase de mondialisation qui a permis un éveil politique planétaire sur des thématiques jadis portées par la France, mais qu’elle n’incarne plus sur la scène internationale à l’instar de la notion de modernité.
Constat douloureux que celui de voir émerger d’autres notions de modernité. Or, il y a encore peu, pour nombres de peuples, la modernité signifiait purement et simplement occidentalisation. Et de fait, nous ne constituons plus le modèle. Ni l’Occident, ni la France. Pire encore, non seulement notre modèle n’inspire plus, non seulement il est contesté, mais ce modèle est désormais utilisé comme repoussoir à la modernité, qui n’est plus nôtres. Pour le pays des Lumières, cette part d’ombre n’est pas sans conséquences. L’âge historique ouvert par la fin de la féodalité se clôture, et pour la France, cette page d’histoire qui se ferme, est celle d’une prééminence intellectuelle en passe d’être révolue.
Nous sommes dès lors en quête de références, de grilles de lectures que nous pourrions considérer comme intemporelles, voir universelles, car telles étaient nos références. Or, face à l’inadéquation des anciennes références binaires issues de la guerre froide, nous sommes dépourvues de raisonnement stratégique à l’extérieur et de compréhension politique à l’intérieur. La grammaire du monde est bien en train de changer, tant dans sa dimension international que dans ses différentes dimensions nationales. Ces transformations géopolitiques planétaires, auront pour corollaire des modifications radicales des superstructures politiques y compris démocratiques. En ce sens, nous entrons dans des temps révolutionnaires.
La France est un composé, en cela le peuple français constitue une réelle nation. Plusieurs fois dans son histoire, notre pays s’est assoupi, voire effondré. Mais il a été rétabli. Il peut en être de même aujourd’hui. Si la France, refusant de se complaire dans la médiocrité, en a l’intelligence et la volonté. On ne redresse jamais définitivement une situation. Cela exige des efforts constants. La France ne doit pas perdre, comme d’autres nations avant elle, le goût de l’effort, le goût de l’excellence. Mesures fortes, difficiles, dures, claires, traçant la voie, selon des dynamiques propres ; refondation des systèmes économiques et sociaux, refondation des systèmes de gouvernance, refondation des règles et du cadre international, refondation de la puissance française.
De fait, ne réformons pas ; inventons. Ayons le sens de l’impossible.

Fractures morales, fractures économiques, fractures géopolitiques…


Surprise, Indignation, transparence…

Course non pas aux qualités des hommes et femmes mais bien course au misérabilisme… De nouveaux impôts sont et seront levés tandis que la dépense publique globale est plus haut historique… La dégradation morale est générale mais provient d’une confusion des valeurs et des problématiques. Nos actes ont des conséquences pour des générations…
Au niveau des valeurs, non seulement, être riche devient suspect, immoral…probablement illégal ; mais plus important et sous-jacent, nous assistons à la mise en place d’une exposition de la morale (individuelle, sorte d’examen de conscience) visant à permettre une morale collective dans le refus / renoncement de toute possibilité de morale individuelle… la morale et/ou la vertu obligatoire ne sont pas des bons souvenirs de l’histoire de France… les Français et plus encore l’éxécutif devraient s’en souvenir…

Les fractures actuelles laissent à penser à une simple bipolarisation de la société française comme européenne alors qu’en réalité le délitement et émiettement sociétal devrait être perçu comme extrêmement préoccupant car décrivant la fin d’un processus de déconstruction nationale… Pire, les Français comme l’ensemble des peuples européens n’ont plus confiance en leurs gouvernements car ils n’ont plus confiance en l’avenir…Durcissement du climat social alors que l’austérité n’a pas encore commencé…
Au niveau des problématiques et de la compréhension de la réalité, particulièrement celle de la situation de notre pays… La croissance économique ne vient pas du déficit public, même si certaines dépenses publiques peuvent contribuer à l’environnement de la croissance. Il est possible en ce sens, de réviser dans sa totalité sans pour autant tuer le service public. Et, chaque dépense doit avoir un sens…

Or, ont été sacrifiés toutes les dépenses de recherche et d’investissements (préparant le futur) pour préserver le règlement des pensions / salaires / rentes et le financement des structures publiques. La France attend des autres une hypothétique reprise dans un plan de communication / marketing !!!   La zone euro était en fin 2012 à 3,2% de moyenne de déficit…tandis que la France était à 4,8% de déficit : la France est, comme nous l’avons déjà dit, le maillon faible de la zone euro… potentiellement de l’Union européenne. La dette française va devenir ingérable… L’ensemble des pays européens, de la zone euro ou non, sombre…

Qui conçoit encore la légitimité des décisions prises ? Austérité versus croissance tel semble être le dilemne, comme si rien d’autre n’était possible… le débat comme les idées, est malheureusement binaire… et stupide…. le cadre choisit par les responsables ne nous laisse aucune porte de sortie… Faillite des élites… Faillite des experts… Faillite des politiques… Partout s’amoncellent les signaux mais peu semblent les voir, beaucoup veulent les ignorer ou les réfuter…
La baisse de l’or montre le ralentissement de la vitesse des monnaies malgré leurs manipulations, et donc, déjà, à terme, l’échec des différentes politiques monétaires mises en œuvre aux Etats-Unis et au Japon. Ainsi la manipulation des monnaies consiste à une tentative de vol de la croissance des autres pays ; tentative qui va à terme paralyser le commerce international… La confiance, c’est la paix ;  là encore ce que tous les Etats européens ne peuvent méconnaitre au regard de leur histoire. Les conséquences de cette omission/occultation seront dramatiques… Tous appelent aujourd’hui de leurs voeux d’aller au plus vite retrouver les Etats-unis et le Japon dans leurs politiques monétaires, oubliant qu’ils sont, eux aussi, aux bords du gouffre… Pire, puisque les régles comptables ne permettent plus de répondre, pas de souci… les régles du jeu sont modifiés à l’instar des modifications de calcul du PIB américain sous couvert de simple actualisation…  Les chiffres économiques ne sont pas bons donc il suffit de les modifier pour améliorer la situation économique… Ce n’est pas en changeant le thermométre que la fièvre baisse et que le malade guérit !!! le ridicule ne tue pas…ni l’absurdité ! Heureusement !
Nous allons vers des temps révolutionnaires. point de crise(s) ici et maintenant, mais une mutation géopolitique de grande ampleur : le système né de la Seconde Guerre Mondiale se désagrège…. l’onde de choc sera gigantesque !

Panique à bord….mais tout va bien !


Crise morale, crise politique. Mélange des genres et des termes. Mélange des sens. Tout dire et tout mélanger.
Il ne s’agira pas ici de porter un jugement politique sur l’affaire Cahuzac et les suites, mais de tenter d’analyser les conséquences immédiates et leurs portées géopolitiques…
Première conséquence immédiate et à portée internationale : s’agit-il de mensonge ou d’ignorance ? Autrement dit, quelle image de la France dans le monde, et plus encore, quelle voix (quel poids) de la France dans le monde ? Le fameux « cocu » de Molière peut-il être crédible sur la scène internationale ? Ainsi, l’exécutif Français est-il encore crédible lorsqu’il prétend pouvoir impulser un mouvement différent au sein de l’Union européenne ? La crédibilité de l’exécutif certes est mise en cause, mais désormais bien au-delà, la crédibilité de la France.
Seconde conséquence, l’instauration d’un doute. Doutes sur les capacités de l’exécutif, doutes sur la classe politique, doutes sur leurs propos et plus encore, non pas doute sur l’honnêteté des élus, mais doutes sur la sincérité de leurs actions et doutes sur leurs possibilités d’actions…L’action politique est donc remise en cause.
Mais il faut aussi comprendre l’environnement « stratégique » dans lequel cette affaire se déroule : celui d’une crise économique importante, 8 millions de personnes ont une vie précaire, 3 millions de chômeurs… des personnes n’arrivent plus à finir leurs fins de mois et constituent autant de réels populistes, c’est-à-dire en réalité des gens qui n’ont plus confiance dans la possibilité de s’en sortir… Dès lors est-ce une faute personnelle ? Le système, l’écosystème politique est en cause pour l’ensemble des Français.
Troisième conséquence donc, celle de la colère. Réactions de dégoût, de rejet. Sourde colère. Nous pourrions assister à des expressions violentes de mécontentement populaire, bien au-delà d’un simple vote de contestation…
A quoi assistons-nous en réalité ? A une décomposition de la sphère politique… La parole politique, de cet exécutif, comme d’autres responsables politiques y compris de l’opposition, cette parole politique n’est plus crédible ; d’autant plus qu’elle ne cesse de dire qu’elle est ignorante… Seules, aujourd’hui, les institutions de la Vème République nous préserve de la crise de régime. Or, les réponses proposées sont politiques, oubliant que l’on ne peut résoudre une crise morale avec des solutions politiques…