JE SUIS GAULOIS


Surpris par la polémique des origines gauloises des Français, « Ecœuré par les effets tangibles de la sotte querelle », comme se le plaisait à dire l’historien Pierre Chaunu, je voudrais dire qu’avant toute chose, pour moi, la France est une idée.
La France que je parcoure, c’est une terre labourée par l’histoire et les hommes, c’est des paysages, des couleurs, des saveurs, des villages, des régions, des reliefs, des cours d’eau ; tous différents mais tous parcelle de France…
La France, c’est au travers d’une histoire religieuse, le paganisme comme la Chrétienté ; France fille aînée de l’Eglise comme il plaît de le rappeler, avec des histoires et des géographies différentes mais toutes liées dans une destinée commune. C’est aussi, pratiquants ou pas, croyants ou non croyants, un héritage culturel ancré au plus profond de notre terroir à l’instar des crèches de Noël, si semblables mais si intrinsèquement différentes…
La France, c’est des familles, des clans, des peuples venus de différents horizons, à différentes époques, brassés par une volonté farouche, celle d’être là, sur cette terre si particulière, parce que notre. C’est ensuite, seulement ensuite, un peuple et une nation. Nation que l’on invente tardivement d’abord face aux autres, puis avec les autres, par une autorité politique, un Etat, qui sur bien des points est certes particulier, mais à l’image de son territoire et de ceux qui l’anime…
La France c’est des chefs, des seigneuries, un royaume puis une république, mais aussi des solidarités comme des jacqueries, des rassemblements comme des frondes, des massacres, des vengeances, des hontes, des honneurs, des oublis et des pardons…
La France, c’est une histoire riche de plusieurs millénaires, une terre façonnée par des hommes qui laissent en héritage ici des dolmens, là des cathédrales, des monuments romains, des grottes, des beffrois, des lagons, des chemins, des châteaux et place-forte, des salines, des cités, des bassins miniers, des ports, des vignobles, …
La France c’est des vivants mais aussi des morts. Nombreux morts qui ont parsemé la terre de France au long de l’histoire, qui font de notre terre une particularité : « les Français ont sous leurs pieds le sol qui contient, proportionnellement aux vivants, le plus grand nombre de morts »
La France c’est tant de choses, et tant d’autres choses encore…. Mais c’est surtout « le passé et l’avenir, le vertige de l’avant et celui de l’après ».
Être Gaulois, ce n’est non pas venir d’ancêtres gaulois ; c’est simplement vouloir être une parcelle de France, de sa terre comme de son histoire. La France est un idéal et pour moi une fierté.
Je suis si peu gaulois de mes origines, comme tant et tant… mais je suis pleinement gaulois.