Who’s next ?


A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles disent certains sans se rendre compte à la fois de l’aberration de la situation, l’aberration des décisions souhaitées, l’aberration de leurs propres propos… Certes, la mesure est plus efficace que l’impôt, surtout si ces derniers ne rentrent pas, ne rentrent plus. Mais de quoi parlons-nous en réalité ? De la confiscation d’un bien de propriété par des responsables politiques, non-élus, qui à l’évidence possèdent une vision très floue de la réalité en n’hésitant pas à faire de la prédation… Nous sommes bien dans une crise politique avant d’être dans une crise économique ou financière….
Taxer les dépôts bancaires, revenir sur les garanties par le biais d’une destruction planifiée du principe de confiance constitue pour différentes personnes la meilleure solution ; oubliant qu’il ne peut y avoir de petit dans l’application des principes… Trop fort avec les faibles, trop faibles avec les forts, l’union européenne rompt avec l’état de droit (à contrario des propos de Jacques Attali)… et avec la démocratie. Ce que nous nommons dictature aujourd’hui, certains désirent le nommer demain pudiquement bonne gouvernance ! Le déni démocratique est redoutable…
Chypre, exemple et modèle des solutions à venir ? Désormais à genoux, entrant en récession, Chypre repousse jour après jour la réouverture des guichets bancaires par crainte de l’irrémédiable suite à venir : la panique financière…
Chypre a intégré la zone euro en 2008, donc point aujourd’hui de découverte…. Certes, la Russie mais aussi l’oligarchie chinoise utilisent les banques chypriotes pour faire des allers retours, c’est-à-dire du blanchiment…. Mais les pertes de Chypre viennent en partie du financement des dettes grecques. Chypre peut être vue comme un système réduit, local, du système financier mondial. Prendre des libertés avec les principes mais aussi la réalité parce que le système est analysé comme petit, local, réduit constitue une erreur grave et revient à ne pas comprendre la contamination de l’ensemble du système.
De fait, l’Union européenne n’a pas été un facteur d’apaisement, mais facteur aggravant de la crise. L’Union européenne a aggravé la situation en faisant une erreur majeure que celle de menacer les dépôts. Il est fascinant de constater avec quelle facilité les politiques font n’importe quoi… Les responsables politiques ouvrent actuellement des possibilités sans en mesurer les conséquences…La zone euro sans Chypre sera la démonstration que la boîte de Pandore est ouverte (ou l’a été)… terra ignognita…. La contagion chypriote à la Grèce, voir à d’autres pays européens dont la France est fort possible.
Le doute sur l’Euro change aussi de nature. De fait, nous passons en quelque sorte d’un doute de solvabilité à un doute de crédibilité de dépôt. Nous sommes dans le champ des perceptions. Il faut donc certes (re) gouverner Chypre, mais tout autant revoir la gouvernance de différentes prises de décisions tant au FMI qu’au niveau de Bruxelles, et des pays membres.
Une détestation de l’Allemagne pointe son nez sur le continent européen. Les images circulant en Espagne, au Portugal, en Grèce, à Chypre sont de ce point de vue inquiétant. Détestation et isolement politique. Il faut que la France « raccroche les wagons » avec l’Allemagne sous peine de voir voler en éclat l’Union… Le niveau de la colère est assourdissant mais personne ne l’entend… demain, les plus en colères iront voter associant vote de protestation, vote d’adhésion et vote d’abstention qui feront exploser le système…. Crainte de tous envers tous… sorte de rupture du contrat hobbesien.
Mais là aussi se pose d’emblée des questions majeures. Quelle Union européenne défendre ? Pour quel projet ? Bref, une Union Européenne pour quoi faire demain ? L’union européenne se vide, peu à peu, à chaque crise et à chaque inefficience, de sa substance… L’union européenne se satisfait de peu… de bien peu… de trop peu demain face aux peuples car elle ne construit rien et n’offre aucune perspective que celle de se survivre à elle-même. En ce sens, il est urgent de proposer Politiquement une modification du cadre de référence européen.
L’urgence est là, en Europe comme ailleurs. La dette est partout… 2 600 milliards d’euros de dettes en France pour 2 000 milliards d’euros de dépôts et 2 milliards d’euros de garantie de dépôts…15 000 milliards d’euros de dettes au Japon pour 8 000 milliards d’euros de dépôts…. 260 milliards d’euros de dettes au Portugal pour 160 milliards d’euros de dépôts. Ne nous voilons pas la face, ne masquons pas la réalité : il y aura défaut de paiement !